Se battre avec PASSION pour la CHASSE

Que fait en réalité l’organisme fédérateur pour la chasse et la protection de la nature en Europe, en fait la FACE, et pourquoi son action paraît-elle si importante pour nous les chasseurs ? Et pouvons-nous, nous aussi, en tant que chasseurs, nous impliquer activement à Bruxelles ? PASSION a invité à Isny son président Torbjörn Larsson et son secrétaire général David Scallan

La FACE représente les intérêts de sept millions de chasseurs en Europe. Pourquoi si peu de chasseurs seulement connaissent leur organisme fédérateur ?

Torbjörn Larsson : cela est un peu dans la nature des choses, car David et son équipe sont au service de la chasse à Bruxelles avec un grand engagement. Aussi sont-ils en contact permanent avec les décideurs de Bruxelles pendant que les 37 membres s’emploient à vérifier que les thèmes soient traités dans leur contexte propre.

Quels sont vos membres ?

Torbjörn Larsson : nous avons 37 membres réguliers. Cela concerne les fédérations nationales de chasseurs, dont 28 de l’Union Européenne. Par ailleurs nous avons sept membres associés comme par exemple le Dallas Safari Club ou le Safari Club International.

Davis Scallan : On peut ajouter que non seulement le processus de décision à Bruxelles est d’une extrême complexité, mais aussi que nous sommes déjà actif bien avant que la décision soit devenue effective. Et si les choses se passent bien et que par exemple une proposition est refusée et qu’elle ne se traduit pas dans un projet de loi, le chasseur ne percevra jamais ce qui, pour lui, était effectivement en jeu. De plus nous observons de plus en plus que les aspects concernant les lobbys anti-chasse de la protection de la nature ou des questions qui touchent à la faune et à la flore s’immiscent dans presque tous les projets de loi même dans ceux relatifs à la relance conjoncturelle de l’économie ou de l’agence européenne du médicament.

Et quelles en sont les conséquences sur votre travail ? En comparaison avec les très nombreuses associations de protection de la nature, votre équipe de 14 collègues semble plutôt restreinte.

David Scallan : de plus nombreuses ressources seraient évidemment les bienvenues. Mais, en premier lieu, nous travaillons en étroite collaboration avec nos membres et nous nous soutenons mutuellement. En second lieu, nous avons répartis entre nous les différents champs thématiques. Fondamentalement nous les traitons en rotation hebdomadaires, de nombreuses questions étant d’actualité en même temps. Mais parfois nous sommes obligés de laisser au repos certains dossiers quand subitement un projet intervient qui doit rapidement recevoir une décision qui aurait une influence déterminante pour la chasse. Alors nous devons réagir promptement. Activer des soutiens ou rechercher des résultats scientifiques pour disposer de faits convaincants pour étayer notre argumentation.

Par exemple ?

David Scallan : il y eu il y a quelques temps un projet de la commission européenne prévoyant d’interdire un large spectre d’antibiotiques indispensables aux animaux, y compris à nos chiens de chasse, rapaces et chevaux. Mais la FACE est intervenue et à présents de tels antibiotiques peuvent de nouveau être utilisés. Nous en avons, bien entendu, tirés une grande satisfaction.

Vous considérez-vous comme un trouble-fête ?

David Scallan : on pourrait-avoir cette impression. Car il y a de nombreux thèmes que nous traitons simultanément et sur lesquels, malheureusement, se concentrent les attaques contre la chasse. Mais notre devoir effectif nous l’entendons comme un tâche de longue haleine et souhaitons, par là même, convaincre les décideurs des bienfaits de la chasse, de manière à faire en sorte que la législation qui concernent la chasse soit prise dans l’intérêt des chasseurs européens.

Torbjörn Larsson : par là-même nous souhaiterions montrer au grand public que les chasseurs sont aussi des protecteurs de la Nature avec une influence positive sur la biodiversité et sur les populations d’animaux sauvages. Cette interdépendance n’est en règle générale par comprise par les antis-chasse ou tout simplement rejetée. Et c’est aussi la raison pour laquelle nous avons créé notre Manifeste sur la biodiversité. Il s’agit d’une banque de données qui s’enrichit perpétuellement et qui montre combien et dans quels domaines les chasseurs sont impliqués dans l’amélioration des espaces de vie ou dans le monitoring du gibier.

Que pourrions-nous, ou mieux, que devrions-nous faire, nous les chasseurs, pour assurer à la chasse un avenir ?

Torbjörn Larsson : nous devrions convaincre avec une conscience de soi sereine, de l’empathie, et une bonne connaissance des faits. La chasse n’est-elle pas aussi ancienne que l’humanité même, et n’a-t-elle pas contribué de manière déterminante à notre développement ? Elle est de ce fait une partie intégrante de notre culture et nous lie à la Nature.

David Scallan : je voudrais aussi que nous, les chasseurs, soyons conscients du fait qu’aujourd’hui, en de maints endroits, on attaque simultanément la chasse. Ici nous devons renforcer beaucoup plus activement notre coopération pour préserver l’avenir de la chasse telle que nous la connaissons aujourd’hui. Dans les prochains temps nous allons encore nous trouver devant d’autres défis comme par exemple avec des thèmes concernant les oiseaux migrateurs, la gestion des carnivores ou les munitions avec plomb. Ces dernières sont depuis plusieurs années dans le collimateur de l’UE. Selon elle les munitions contenant du plomb ne devraient plus être autorisées que pour les tirs sportifs. Nous essayons ici, avec les données pertinentes dont noud disposons tout en tenant compte des aspects juridiques, d’obtenir des délais de transition et des règles dérogatoires pour influencer de manière positive une issue favorable à la chasse.

Trouvez-vous encore, avec tous ces défis, du temps pour aller à la chasse ?

David Scallan : Bien trop peu.

Torbjörn Larsson : il en est de même pour moi. Mais l’ouverture de la chasse à l’élan est toujours planifiée en priorité.

Torbjörn Larsson (à droite, Président de la FACE) en conversation avec Alexandra Berton et Davds Scallan (Au centre, Secrétaire Général de la FACE)

 

Torbjörn Larsson représente avec passion la communauté des chasseurs à Bruxelles

« Nous devons coopérer bien davantage pour préserver la chasse »

VOTRE PROJET EN MATIERE DE BIODIVERSITE :

PARTICIPEZ !

Avez-vous aménagé des zones de protection pour les anatidés ou avez-vous, en unissant vos forces avec d’autres, renaturé des biotopes ? En tant que chasseurs vous êtes en permanence sur le terrain pour cette Nature qui est nôtre. Permettez à d’autres de prendre part à votre engagement et soutenez de la sorte, également la représentation des chasseurs européens à Bruxelles !

C’est en 2010 que la FACE a lancé le Manifeste pour la biodiversité. Il s’agit d’une vaste banque de données qui répertorie tous les projets de protection des espèces et de la Nature à l’initiative des chasseurs. En tant que chasseur vous pouvez tout simplement charger votre projet pour la préservation de la biodiversité sur www.biodiversitymanifesto.com ou vous inspirer des idées d’autres chasseurs.

Les amis de l’Eider à duvets

Des chasseurs finlandais ont lancé un projet de protection des espèces dans l’archipel d’Åland, pour freiner la régression des populations d’Eiders à duvet. Grâce à la combinaison de méthodes qui ont fait leurs preuves et des résultats de récentes recherches, les premiers effets positifs se font sentir.

Dans le cadre des comptages internationaux des oiseaux aquatiques 2022 (IWC) des chasseurs ont soutenu l’institut italien pour la protection de l’environnement et de la recherche lors des comptages en début d’année

L’Eider à duvet est un nicheur au sol. Pour le protéger, des chasseurs ont non seulement construit 500 abris mais ont surveillé les nids 24 heures sur 24.

Les photos de cette page ont été envoyées par les participants au projet, de Finlande et d’Italie