Loin. Vent. Temps.

Le bulletin météorologique ne présageait rien de bon. Cependant Thomas Macher directeur recherche et développement chez Blaser et l’ingénieur développement Paul Seidl ne voulurent pas différer le rendez-vous de puis longtemps programmé sur un stand de tir privé de la Lande de Lunebourg. Même les collaborateurs du pas de tir étaient surpris par la confiance affichée par chacun des deux, car des distances jusqu’à 1500 mètres étaient prévues.

Thomas et Paul en advient conscience. Il ne s’agissait pas de leur premier séjour dans la « Lande », et ils avaient déjà pu prouver ce qui était techniquement possible avec les armes pressenties, même dans des conditions météorologiques nettement meilleures.

Déjà tôt le matin tout était prévu sur le pas de tir. Seule l’échafaudage de la bâche qui devait couvrir la table de tir dut être sécurisé par la pause de sacs de sable supplémentaires plus lourds. C’est avec trop de violence que le vent glacial et la pluie s’engouffraient par le devant du stand.

Il s’agissait donc d’attendre encore un peu. Le temps fut consacré à déballer les armes des mallettes, d’y monter les canons et de préparer les munitions. Puis les deux carabines R8 avec leurs canons Match en calibre .338 Lapua Magnum et.375 SWISS P ont été dirigées sur les cibles dressées à une distance presque sans fin. Pourtant vont-elles dans des conditions météorologiques aussi détestables encore atteindre leur but ?

Paul le premier tireur restait détendu. Il contrôla avec un petit anémomètre la force du vent et observait avec les jumelles les petits fanions disposés le long de la piste de tir. Quand les fortes rafales se camèrent pour un moment Paul se prépara pour le premier tir.

Les lunettes de visée étaient déjà réglées à 500 mètres. C’est sur cette distance que les premiers tirs devaient avoir lieu. Paul tourna encore sur la bague de réglage du réticule quelques clics « dans le vent » et tout de suite après le premier coup de feu résonna. Un « Klong » sourd et métallique nous indiqua, une bonne seconde plus tard, que la plaque métallique, au centre de la cible, a été atteinte.

A une distance de 1000 mètres la situation n’était plus du tout la même. Le vent était devenu incontrôlable et ce n’est que grâce à une observation avec une grande concentration des girouettes que quelques tirs réussis furent vraiment possibles. Paul et Thomas durent se rendre à l’évidence que les essais de tirs à 1000 mètres n’auraient plus grand sens.

Mais à la surprise générale le vent soudain se calma. Paul ne tenait plus. Paul avait anticipé et réglé et le réglage de la lunette pour les .375 SWISS P avec leur balle cde 22,7 g était prêt. Cependant après le premier tir, nous avions attendu en vain le « Klong » souhaité sur la cible métallique de 1×1 mètre. Thomas qui observait la cible à l’aide d’un drone lâcha, laconique : « manqué, un mètre à droite… ». Paul ne se laissa pas démonter. Après la correction du réglage latérale de la lunette, le deuxième était en plein dans le mille. Et ainsi résonna de nouveau le son métallique de l’atteinte. Et ce jour, ce devait ne pas être le dernier.

A partir de ce moment il résonnait presqu’à chaque tir. La R8 en calibre .375 SWISS P apporta la preuve, une fois de plus, que les atteintes, même par vent et mauvais temps, ne sont pas le fruit du hasard.

Des essais de tir sur de plus coutes distances ont permis ensuite des tirs à des distances extrêmes. L’indication des atteintes a été réalisée électroniquement et complétée avec des caméras montées sur des drones

Paul Seidl, ingénieur du développement chez Blaser, mesurant la force du vent

 

En perspective de la caméra, à peine croyable : la bute de sécurité gigantesque, au bout de la ligne de tir, et bel et bien éloignée de deux kilomètres

« De telles distances extrêmes ne se rencontrent bien évidemment pas à la chasse. Mais si l’arme atteint régulièrement son but à une telle distance, on est assuré à la chasse pratiquée  au quotidien, de ne pas aller au devant de déconvenues »

Thomas Macher, ingénieur diplômé directeur recherche et développement chez Blaser et chasseur passionné, est présent à chaque série d’essais

A gauche : ce n’est qu’en rejoignant, en voiture, la cible que l’on prend conscience de la distance

A droite : avec ce mauvais temps, ce jour là, la .375 SWISS P s’est montrée légèrement supérieure à la .338 Lapua

Malgré le vent et la pluie, même à 1000 et 1500 mètres, des atteintes d’une étonnante précision et avec des armes cde série de surcroit