Un vent glacial souffle à travers les dernières feuilles des jeunes chênes. Pas très agréable, donc, ici en bordure de champs. Cependant un peu de calme s’est installé, et on en a besoin à la chasse. Il y avait en plus un ragot sur le piège photographique. Son pas indique qu’il doit avoir sa remise principale dans un ilot d’épines noires au beau milieu du champ. De là-bas il n’avait pas à loin pour rejoindre le pré qui, de jour en jour, se constellait de toujours d‘avantage de taches noires. Visiblement sa première étape pour prélever une nourriture riche en protéines pour être tout de suite après, être attiré vers l’arbre où il s’est frotté, là ou la camera l’a piégé. Un bon ragot qui tomberait tout juste à point pour réapprovisionner la réserve de saucissons avant la haute saison de chasse.
Quelques chevreuils se tiennent déjà au dehors alors que la nuit est en train de tomber. Grâce au monoculaire thermique on les découvre immédiatement et on pourra les contourner sans être vus pour atteindre le mirador. Des chevreuils inquiets, en fuite, signifieraient la fin de l’affût. Le mirador de battue, pas très haut, est adossé contre un gros chêne qui offre un peu d’abri contre le vent. Aussi bien le fourré d’épines noires que le pré parsemé de trous sont bien visibles d’ici. Heureusement que l’agriculteur est une bonne connaissance et reste assez serein. De toutes manières les saucissons servant à l’indemnisation ont déjà été promises. Dans le KEILER-1 apparaît de temps en temps un petit éclair, signalant une source de chaleur. Mais tous les efforts restent vains pour déterminer de quoi il s’agit. Quelques gros merles ? Ou tout de même le ragot ? Les chevreuils font un peu passer le temps pendant l’attente. Il est intéressant d’observer comment les jeunes brocards sont impatients de vouloir mesurer leurs forces sans pour autant s’y livrer, en raison de leurs bois encore en velours